PERFORMANCES ANTIQUES

 

Au début, la plongée fut utilisée dans des buts purement militaires. Selon Hérodote, un certain Scyllias de Scioné et sa fille auraient parcouru une lieue et demie sous l’eau pour aller couper les amarres de la flotte de Xerxès qui se préparait à combattre celle des Grecs au cap Artemision. Cet exploit n’a rien d’impossible si l’on considère que les deux plongeurs se servaient sans doute de roseaux pour venir respirer à la surface.

Mais les anciens semblent cependant avoir connu des appareils respiratoires plus perfectionnés que ce roseau, version primitive du « tube » de nos plongeurs modernes. Ainsi, Alexandre le Grand, s’il faut en croire la légende, serait « descendu » dans la mer grâce à une cloche de verre. Cela lui aurait permis de contempler différents monstres marins dont l’un était si grand qu’il défila pendant quatre jours et quatre nuits devant les yeux du célèbre conquérant grec. Pourtant, cette plongée fantasmagorique est considérée en général comme une fable inventa par les historiographes d’Alexandre.

Les Romains avaient eux aussi leurs nageurs de combat, nommés « urinatores ». Ces « hommes-grenouilles » antiques étaient chargés de porter des vivres aux villes assiégées en nageant sous l’eau. Ils transmettaient également les ordres écrits sur des feuilles de plomb et détruisaient les défenses adverses. Mais les ennemis des Romains, pour tenir en échec ces guerriers sous-marins, immergeaient des filets garnis de clochettes, ou encore, pour blesser les plongeurs, faisaient tourner dans l’eau de grandes pièces de bois garnies de pointes d’acier.

Selon l’auteur militaire latin Flavius Vegetius Renatus, ces « urinatores » auraient été équipés d’une cagoule surmontée par un tuyau souple permettant d’aspirer l’air de la surface. Parfois même, il est fait mention d’un sac en baudruche formant réserve. Ainsi, les bouteilles d’air comprimé de nos modernes scaphandres autonomes étaient préfigurées depuis des siècles.

De son côté, Jal, dans son Archéologie Navale, écrit au sujet des « urinatores » : « Ils demeuraient fort longtemps sous l’eau où ils entraient d’ordinaire la bouche pleine d’une gorgée d’huile qu’ils rejetaient goutte à goutte. Cette huile servait à modifier la densité de l’eau de mer et à donner ainsi une vision plus aiguë au plongeur.

À l’époque des Croisades, les Arabes employèrent des nageurs munis d’outres remplies d’air pour envoyer des messages à la garnison de Saint Jean d’Acre assiégée par les Croisés.

Il n’est pas douteux que les anciens plongeurs, à l’instar des pêcheurs de perles et d’éponges, pouvaient atteindre des fonds de vingt mètres ou, peut-être, quarante, et y séjourner durant deux minutes. Aujourd’hui, le record d’immersion, fait à faible profondeur et dans une immobilité complète, est de 4 minutes 45 secondes.

Jusqu’au dix-neuvième siècle, la conquête des profondeurs n’avança qu’à pas comptés. En 1819, l’Allemand Augustus Siebe inventa son premier scaphandre, composé d’un casque métallique fixé à une tunique coupée à la taille. L’air était envoyé à l’aide d’une pompe et s’échappait par le bas de la tunique. Plus tard, Siebe perfectionna encore son appareil en le dotant d’un costume complet et d’un casque muni de valves. Ce scaphandre, qui marquait une réelle évolution sur tout ce qui avait été créé jusqu’alors, fut adopté par la Marine française et la Marine anglaise.

 

La Galère Engloutie
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